Pour M. Dème, ces propos ne sont pas anodins. Il y voit une volonté délibérée de museler les voix critiques et un signe inquiétant d’un projet politique fondé sur l’intimidation et l’exclusion des opposants. Il qualifie M. Sonko de « dictateur en puissance » et l’interpelle, dans une formulation inspirée de Cicéron s’adressant à Catilina : « Jusqu’à quand abuseras-tu de notre patience ? »
M. Dème accuse le Premier ministre d’agir comme un chef de clan, au-dessus des lois et des critiques, et rappelle que la République sénégalaise repose sur la pluralité des opinions, la liberté d’expression et l’équilibre des pouvoirs. Il considère toute tentative de faire taire les voix dissidentes comme une menace pour ces fondements, prévenant que le silence imposé par la force ou la peur est le point de départ de toutes les tyrannies. Il conclut en réaffirmant son attachement à un Sénégal démocratique, pluraliste et respectueux des droits fondamentaux, soulignant que « Le Sénégal n’est pas une propriété privée. Le pouvoir ne confère pas le droit d’effacer qui l’on veut. Et la démocratie ne saurait se plier aux caprices d’un homme incapable de supporter la contradiction ».
Ces accusations interviennent dans un contexte de tensions politiques au Sénégal, où la gestion de Ousmane Sonko et ses relations avec les autres acteurs politiques et les institutions sont de plus en plus critiquées, comme le montrent plusieurs articles récents. Une récente vidéo montre Ousmane Sonko, lors d’un déplacement en Chine, adresser des reproches à l’opposition, soulignant que « Ce sont ceux qui devraient garder le silence et se faire discrets qui continuent à faire le plus de bruit. » De plus, des déclarations antérieures de M. Sonko ont déjà suscité des critiques quant à sa manière de gérer les oppositions.