Cinq ans de traque numérique
Depuis 2018, les policiers spécialisés passent au crible serveurs offshore, adresses IP masquées et flux financiers obscurs. Libération rappelle que l’enquête a officiellement recensé « des centaines de victimes » piégées entre sextorsion, humiliation publique et tentatives de suicide. Les dossiers s’empilaient ; la pression de l’opinion et des associations de défense des droits numériques montait d’un cran à chaque nouvelle fuite d’images.
Un suspect à « haut niveau d’anonymat »
Les recoupements techniques opérés par la Dsc ont fini par isoler une signature : celle d’El Hadi Babacar Dioum, Dakarois discret mais prolifique sur les places financières virtuelles. Toujours d’après Libération, des virements à six chiffres circulaient entre ses portefeuilles cryptés, preuve d’un business lucratif construit sur l’intimité d’autrui.
La descente boulevard Habib-Bourguiba
Redoutant la destruction à distance de disques durs ou de serveurs, la Dsc, épaulée par la Brigade d’intervention polyvalente (Bip), a déclenché l’assaut à l’aube. L’appartement, niché dans un immeuble ultra-sécurisé près du boulevard du Président-Habib-Bourguiba, était équipé d’un système de vidéosurveillance, d’un gardien… et même d’un chien de garde.
Les forces de l’ordre neutralisent la « cible » sans résistance ; les premières fouilles révèlent des centaines de vidéos compromettantes d’internautes sénégalaises, stockées méthodiquement sur plusieurs supports.
« Je ne suis pas Kocc Barma » : la ligne de défense
Face aux enquêteurs, Dioum reconnaît la diffusion illégale mais jure ne pas être le fameux Kocc Barma, pseudonyme derrière lequel se cacherait l’initiateur historique de Seneporno. Problème : des traces numériques — identifiants d’administration, adresses e-mail croisées et historique de connexions — le rattachent directement aux deux sites, assure Libération.
dakaractu