Dans son allocution, le président Faye a retracé le parcours exceptionnel de Lat Dior, décrivant un homme au courage indomptable et au patriotisme inébranlable. « Lat Dior était un stratège avisé et un homme politique d’une rare perspicacité. Son refus de transiger sur la souveraineté du Kajoor a été le fil conducteur de sa vie, marquée par des batailles décisives, notamment son opposition à la construction du chemin de fer par la colonie », a-t-il déclaré.
Le président a également mis en lumière la symbolique de cette cérémonie qui s’inscrit dans une tradition nationale de commémoration des héros de la lutte anticoloniale. « Immortaliser Lat Dior, c’est rappeler à notre jeunesse les valeurs qu’il incarne : courage, dignité, et dévouement pour la patrie. C’est aussi un appel à exhumer les mémoires d’autres figures historiques qui ont contribué à façonner notre identité nationale », a-t-il souligné.
Le chef de l’État a profité de l’occasion pour saluer la diversité des figures historiques issues des terroirs du Sénégal et de l’Afrique. Il a évoqué d’autres personnalités marquantes telles que Kaañ Faye, le prince Sidiyya Ndaté Yalla du Waalo, le Bourba Alboury Ndiaye du Jolof, et Aline Sitoé Diatta de la Casamance. « Ces héros et héroïnes ont enrichi notre panthéon national et sont porteurs des idéaux du panafricanisme qui doivent continuer à nous inspirer », a affirmé le président.
Thiès, qualifiée de « ville des cheminots », occupe une place centrale dans l’histoire sociale et politique du pays. Le président a rappelé les grandes grèves des cheminots de 1938 et 1947, immortalisées par des monuments et des œuvres littéraires telles que Les bouts de bois de Dieu de Sembène Ousmane. « Ces combats pour la liberté et la justice sociale restent une source d’inspiration pour notre nation », a-t-il déclaré avec émotion.
Une invitation à la jeunesse et aux institutions
Dans son discours, le président Faye a lancé un appel aux établissements éducatifs, aux artistes et aux acteurs culturels pour s’approprier cet héritage. Il a souligné l’importance des daara et des réformes éducatives pour transmettre ces valeurs aux jeunes générations. « L’éducation et la culture sont les piliers de la transformation sociale et de la consolidation de notre souveraineté nationale », a-t-il déclaré.