les 312 anciens PAV exigent justice et retour au service
La tension monte depuis l’annonce de la libération des 312 membres de la première cohorte des Policiers Adjoints Volontaires (PAV). Ces jeunes, recrutés en 2021 comme soutien à la Police nationale, ont été « libérés » sous prétexte d’une fin de contrat, selon un communiqué de la Direction générale de la Police nationale (DGPN). Toutefois, les intéressés contestent vigoureusement cette justification, affirmant qu’aucune notification écrite ne leur a été remise, ni sur la nature de leurs engagements, ni sur une échéance contractuelle.
Dans une lettre collective adressée au ministre de l’Intérieur le 9 octobre dernier, ces anciens militaires rappellent qu’ils furent recrutés avec des dossiers réglementaires complets et qu’ils ont servi activement pendant quatre années. Ils soulignent par ailleurs le paradoxe suivant : les promotions suivantes, recrutées selon des critères distincts, continuent à être maintenues en fonction tandis que leur propre cohorte est évincée. Ils exigent donc leur réintégration ou, à défaut, le paiement intégral de leurs droits et indemnités. Le dossier ne s’arrête pas là. Le 28 avril 2025, la DGPN avait selon leur lettre, émis une note invitant les PAV récemment libérés à compléter un dossier administratif dans un délai de huit jours.
Cette démarche avait été perçue par les 321 anciens policiers comme un signe de bonne volonté de l’État pour rouvrir la voie à une réintégration partielle, voire une requalification de leur statut.
Du côté politique, la polémique avait aussi enflé. Le premier ministre Ousmane Sonko avait dénoncé un recrutement « sur des bases politiques » et fustigé l’absence de justifications précises dans les documents officiels.
À ce jour, aucune déclaration explicite de l’ancien et tout nouveau ministre de l’Intérieur n’est venue clarifier la situation. L’enjeu dépasse le sort de ces 312 policiers libérés : il touche à la crédibilité des mécanismes de recrutement des forces de sécurité, à la transparence administrative et à la reconnaissance des droits acquis par la fonction publique. La communauté policière et l’opinion publique observent avec attention les prochains gestes du gouvernement, notamment le tout nouveau ministre.

























