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« Après Moody's, le Verdict du Peuple : Notation Sociale d'un Espoir Trahi », Par Talla Sylla


Rédigé le Dimanche 12 Octobre 2025 à 18:39 | Lu 7 fois | 0 commentaire(s)


Le débat sur la note Caa1 de Moody’s a agité la sphère politico-financière, opposant la froideur des ratios à la chaleur des dénégations officielles. Mais pendant que le gouvernement conteste la métrique des agences, il en est une autre, plus implacable car vécue et non calculée, qu’il ne peut réfuter : la notation sociale du peuple sénégalais.


 
Plongeons dans la matérialité du quotidien pour évaluer, non pas la solvabilité de l'État, mais sa capacité à honorer son contrat social fondamental. Si le peuple était une agence de notation, voici le verdict qu'il rendrait.

Indicateur 1 : Pouvoir d’Achat – Note : Caa3 (Risque de défaut alimentaire)

La promesse d'une baisse du coût de la vie a été la pierre angulaire de leur discours. Le résultat ? Une inflation ressentie qui pulvérise les budgets familiaux.

* Les faits : Le sac de riz brisé, base de notre alimentation, a vu son prix augmenter de près de 15% dans certaines localités malgré les annonces. L’huile de palme, indispensable à nos cuisines, a subi une hausse de plus de 20%, passant de 1200 FCFA le litre à près de 1500 FCFA. Le sucre, la farine, l’oignon : aucun produit de première nécessité n’est épargné.

* Le verdict : La note Caa3 de Moody’s évoque un "risque de défaut substantiel". Pour des milliers de familles, ce risque est déjà une réalité : le défaut de pouvoir assurer trois repas par jour. La souveraineté alimentaire commence dans l'assiette, pas dans les communiqués.

Indicateur 2 : Cadre de Vie & Infrastructures – Note : C (En état de submersion)

Chaque année, le même drame. L'hivernage ne révèle pas seulement la fureur du ciel, mais l'incurie de l'action publique.

* Les faits : Les habitants de Keur Massar, de la banlieue de Dakar ou des zones riveraines du fleuve Sénégal n'ont pas besoin d'un rapport d'expert pour constater l'échec. Les plans structurels comme le PROGEP (Projet de Gestion des Eaux Pluviales) peinent à produire des effets durables sur le terrain. Des milliards ont été annoncés, mais les familles continuent de vivre les pieds dans l'eau, perdant le peu qu'elles possèdent.

* Le verdict : La note "C" est la plus basse dans l'échelle de notation, signifiant un état de faillite. C'est la note que méritent des infrastructures qui faillissent à leur première mission : protéger les citoyens. Le pays n'est pas seulement au "quatrième sous-sol" financier, il est littéralement sous l'eau.

Indicateur 3 : Avenir de la Jeunesse – Note : Ca (Perspective Négative)

Notre plus grand atout est traité comme notre plus lourd fardeau.
* Les faits : Le taux de chômage des jeunes frôle les 20% selon les dernières enquêtes régionales, un chiffre qui ne dit rien du sous-emploi endémique. Face à un avenir bouché, le plan d'eau de Mbour ou de Saint-Louis est devenu le point de départ d'un exode tragique. Selon l’OIM, des centaines de nos enfants ont péri ou ont été portés disparus en mer rien que cette année, cherchant en Europe les perspectives que leur propre pays leur refuse.

* Le verdict : La note "Ca" indique une situation hautement spéculative avec une probabilité de défaut très élevée. C’est le reflet parfait d’une jeunesse dont l’avenir est une loterie macabre. L’État est en défaut sur sa promesse de créer un environnement où le talent peut s'épanouir.

Le "quatrième sous-sol" que le gouvernement a lui-même diagnostiqué n'est donc pas une simple abstraction financière. C’est la conséquence directe de ces faillites sociales. La note Caa1 de Moody's n'est que l'enregistrement comptable d'une dette bien plus profonde : la dette morale envers un peuple dont les espoirs ont été trahis.

Ce sursaut que nous appelons de nos vœux ne vise pas à contester une note, mais à changer la réalité qui la produit. Il ne s'agit plus de gérer la perception, mais de transformer le vécu. La seule remontée qui vaille n'est pas celle des notations financières, mais celle de la dignité de chaque Sénégalais.

Talla Sylla



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Thiès : le maire Babacar Diop interpelle les entreprises minières sur l’impact environnemental et social

Lors des journées portes ouvertes sur le secteur minier, le maire de Thiès, Babacar Diop, a appelé les sociétés minières à respecter l’environnement, les infrastructures et la vie des populations.

 

À l’occasion de la cérémonie d’ouverture des journées portes ouvertes sur le secteur minier, le maire de la ville de Thiès, Dr Babacar Diop, a lancé un appel solennel aux entreprises minières de la région pour une meilleure prise en compte des enjeux environnementaux et sociaux.

« Les entreprises doivent respecter notre environnement. Elles ne doivent pas détruire nos routes, ni fragiliser le rail, ni mettre en danger des vies alors qu’elles brassent des milliards », a déclaré le maire, regrettant les impacts visibles de l’activité minière sur la ville et ses habitants.

Dans son intervention, Dr Babacar Diop a insisté sur la nécessité d’une justice sociale et d’une prise en considération des populations locales. « C’est un appel du cœur pour penser à ces pauvres gens, Monsieur le Ministre », a-t-il lancé.

Le maire a conclu son discours en rappelant que certaines richesses naturelles sont inestimables et ne sauraient être monnayées : « Il y a des choses que l’argent ne peut pas acheter. Vous ne pouvez pas acheter le vent, le soleil ou la pluie… »




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