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Abdoul Ahad Ndiaye (PASTEF) : « La taxe sur le mobile money peut affaisser un secteur qui pèse 90 % des flux financiers »


Rédigé le Vendredi 19 Septembre 2025 à 12:00 | Lu 5 fois | 0 commentaire(s)



Le mobile money représente près de 15 000 milliards de francs CFA de flux annuels, soit 90 % des transactions financières au Sénégal. Mais malgré son poids stratégique, le secteur reste vulnérable, a prévenu le député Abdoul Ahad Ndiaye, invité de l’émission Tolluway sur Seneweb.
« Je m’oppose à l’État parce que je connais ce secteur. Les émetteurs de monnaie électronique évoluent dans un domaine très volatile. Ils sont vulnérables et le secteur peut vite s’affaisser », a déclaré le parlementaire, membre de PASTEF.
Pour lui, l’importance stratégique du mobile money ne fait aucun doute : « Dans ce secteur, il y a un flux de 15 000 milliards, presque 90 % des flux financiers. C’est un secteur avec lequel il ne faut pas rigoler. C’est hyper stratégique et important. »
S’il dit ne pas être opposé à l’initiative de l’État, Abdoul Ahad Ndiaye plaide pour une approche concertée : « Je ne suis pas contre le projet, mais je souhaite que des amendements soient proposés et qu’il y ait des échanges francs. » Il invite ainsi les autorités à associer les opérateurs, les associations professionnelles et la commission numérique de l’Assemblée nationale.
Selon le député, une taxe mal calibrée risque de compromettre des années d’efforts pour l’inclusion financière. « L’inclusion financière doit être une réalité. Nous ne gérons pas notre monnaie et c’est un grand problème. L’argent ne circule pas parce que nous sommes dans un pays informel. L’argent n’est pas injecté dans le circuit économique », a-t-il expliqué.
Il insiste sur la contribution des fintechs dans ce processus : « Les fintechs permettent d’avoir une traçabilité et une relation de confiance avec le secteur informel, qui aide à asseoir l’inclusion financière et à formaliser progressivement ce secteur. Cela a été un travail de longue haleine pour faire accepter l’usage des codes QR. Cette taxe risque d’affaisser le secteur et de mettre en péril tout ce travail. »
Le parlementaire reconnaît toutefois que « les opérateurs sont d’accord pour être taxés sur leur chiffre d’affaires », mais estime que les taux envisagés pourraient être contre-productifs. Selon lui, la seule marge de manœuvre, après l’adoption de la loi, résidera dans une révision du décret d’application.
Un appel à la concertation
Abdoul Ahad Ndiaye en a également profité pour dénoncer les pratiques des banques locales, qu’il accuse de privilégier les plus riches et de ne prêter qu’aux clients disposant de garanties solides, au détriment de l’économie productive. « L’État doit trouver les moyens de mobiliser l’épargne nationale et d’injecter ces ressources dans l’économie réelle », a-t-il martelé.
Enfin, il a mis en lumière un autre défi : la transparence. « Les transactions déclarées atteignent 15 000 milliards, mais l’État peine à auditer efficacement ce système. Le gouvernement doit avoir une vue accrue sur ces transactions », a-t-il soutenu, plaidant pour un rôle renforcé de La Poste dans l’inclusion financière.
Le député regrette que les principaux acteurs aient été écartés des discussions : « J’invite les autorités à recevoir les opérateurs, les associations et la commission numérique de l’Assemblée nationale. Nous n’avons pas le droit de prendre des décisions qui pourraient casser un secteur aussi vital. »



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Thiès : le maire Babacar Diop interpelle les entreprises minières sur l’impact environnemental et social

Lors des journées portes ouvertes sur le secteur minier, le maire de Thiès, Babacar Diop, a appelé les sociétés minières à respecter l’environnement, les infrastructures et la vie des populations.

 

À l’occasion de la cérémonie d’ouverture des journées portes ouvertes sur le secteur minier, le maire de la ville de Thiès, Dr Babacar Diop, a lancé un appel solennel aux entreprises minières de la région pour une meilleure prise en compte des enjeux environnementaux et sociaux.

« Les entreprises doivent respecter notre environnement. Elles ne doivent pas détruire nos routes, ni fragiliser le rail, ni mettre en danger des vies alors qu’elles brassent des milliards », a déclaré le maire, regrettant les impacts visibles de l’activité minière sur la ville et ses habitants.

Dans son intervention, Dr Babacar Diop a insisté sur la nécessité d’une justice sociale et d’une prise en considération des populations locales. « C’est un appel du cœur pour penser à ces pauvres gens, Monsieur le Ministre », a-t-il lancé.

Le maire a conclu son discours en rappelant que certaines richesses naturelles sont inestimables et ne sauraient être monnayées : « Il y a des choses que l’argent ne peut pas acheter. Vous ne pouvez pas acheter le vent, le soleil ou la pluie… »



TAKUSSANOU SAFAR



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Fraude et corruption : la CENTIF confie 46 affaires majeures au Procureur

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La Délégation générale au Pèlerinage aux Lieux saints de l’Islam (Dgp) a annoncé le lancement des préinscriptions pour le Hajj 2026. À partir du mercredi 1er octobre, les candidats pourront s’inscrire dans toutes les agences de la Banque Islamique du Sénégal (BIS).

Pour cette édition, le coût du pèlerinage a été fixé à 4 300 000 francs CFA. Les pèlerins auront le choix entre deux modalités de paiement : un règlement en une seule fois ou un paiement échelonné. Dans ce dernier cas, un premier versement de 2 300 000 francs CFA sera exigé, suivi d’un second versement de 2 000 000 francs CFA.

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