Les pèlerins lapident Satan près de La Mecque, au premier jour de l'Aïd


Rédigé le Vendredi 6 Juin 2025 à 19:09 | Lu 1 fois | 0 commentaire(s)



Les fidèles musulmans accomplissent vendredi en Arabie saoudite le dernier grand rituel du pèlerinage annuel, la lapidation de Satan, au premier jour de l'Aïd al-Adha, fête majeure de l'islam.
 
 
Dès l'aube, les plus de 1,6 million de pèlerins réunis dans l'ouest du royaume ont commencé à se relayer sur un site dans la vallée de Mina, située à quelques kilomètres de La Mecque, pour jeter des cailloux sur une grande stèle en béton symbolisant le diable.
 
"Notre expérience à Mina a été facile et simple. Nous sommes entrés et, en cinq minutes, nous avons terminé la lapidation du diable", a affirmé à l'AFP Wael Ahmed Abdelkader, un Egyptien 34 ans, après avoir accompli le rituel.
 
Howakita, une fidèle venue de Guinée, s'est réjouie de célébrer l'Aïd à La Mecque. "Lorsque j'ai lancé les pierres, je me suis sentie bien. J'étais vraiment fière", a-t-elle déclaré.
 
Le hajj, qui consiste en une série de rites menés sur plusieurs jours, souvent en extérieur, se déroule, cette année encore, sous une chaleur écrasante.
 
Pour éviter une répétition du drame de l'an dernier, lorsque 1.301 personnes avaient péri sous des températures ayant atteint 51,8 degrés, les autorités ont dit avoir pris de nouvelles mesures pour limiter les risques liés à la chaleur. Elles ont aussi renforcé les contrôles pour lutter contre les pèlerins clandestins.
 
Selon les autorités, 83% des 1.301 pèlerins décédés en 2024 n'avaient pas de permis officiel, payant et octroyé selon des quotas, qui leur aurait permis d'entrer dans des bus ou des tentes climatisés.
 
Le nombre de fidèles accueillis cette année est le plus bas depuis plus de trois décennies, sans compter les années 2020 à 2022 où des restrictions avaient été imposées en raison la pandémie de Covid-19.
 
L'année dernière, 1,8 million de musulmans avaient participé au hajj, selon les chiffres officiels.
 
- Fête du sacrifice -
Jeudi, les fidèles ont prié sur le mont Arafat, étape phare du hajj, que les autorités avaient appelé à éviter entre 10h et 16h.
 
Malgré une température culminant à 45 degrés, certains pèlerins n'ont pas hésité à gravir la colline sous le soleil brûlant de midi.
 
"C'est une journée très chaude, mais je crois en Allah", a dit Tawsif, un Indien de 44 ans, à l'AFP. "Arafat est le rêve de tout musulman".
 
Les pèlerins ont ensuite passé la nuit à la belle étoile à Muzdalifah, à mi-chemin entre Arafat et Mina, où ils ont ramassé des cailloux afin de procéder à la "lapidation du diable".
 
Ce rituel a viré plusieurs fois au drame, notamment en 2015 lorsqu'une bousculade gigantesque avait fait 2.300 morts, la pire tragédie de l'histoire du grand pèlerinage musulman.
 
Depuis, le lieu a été aménagé avec des couloirs en béton et des ponts pour assurer la fluidité des mouvements de foules.
 
Après avoir jeté les cailloux, les fidèles retournent à La Mecque, la ville la plus sacrée de l'islam, pour un dernier tour de la Kaaba, -- structure cubique noire au cœur de la Grande Mosquée vers laquelle les musulmans du monde entier se tournent pour prier -- marquant la fin du grand pèlerinage.
 
Ce jour coïncide avec l'Aïd al-Adha, une fête célébrée en souvenir du sacrifice qu'avait failli accomplir Abraham en voulant immoler son fils sur ordre de Dieu, avant que l'ange Gabriel ne lui propose in extremis de tuer un mouton à sa place, selon la tradition.
 
A cette occasion, les musulmans égorgent une bête, en général un mouton, et offrent une partie de la viande aux nécessiteux.
 
 
 
 
 


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