Ndand Fall, Louga – Première étape du Leral Tour de l’honorable député Thierno Alassane Sall, la réalité du terrain frappe de plein fouet. Après une longue route depuis Dakar, le parlementaire a atterri à Ndand Fall, point de départ d’une tournée qui se voulait simple vérification mais qui tourne au constat accablant : aucune trace visible des milliards censés électrifier les villages.
De Darou Seye à Fass Ba, en passant par Gueti Sakké, Médina Soump et Kab Gaye, le même scénario se répète : poteaux sans fils, chantiers fantômes, villages dans l’obscurité totale. « On nous avait promis la lumière, on n’a reçu que des discours », témoigne Aminata Sow, habitante de Fass Ba, à la lueur d’une lampe torche. À chaque arrêt, les populations expriment leur désarroi face à un projet de 37 milliards censé changer leur quotidien, un argent dont personne ne voit la trace.
La visite de Thierno Alassane Sall chez le fils de Serigne Abdou Lakhate, dit Serigne Abdou Lakram, a pris des airs de pèlerinage citoyen. Le saint homme lui-même s’est dit « attristé » par l’état d’abandon des villages : « Ce projet devait être une bénédiction. Il est devenu une tromperie d’État. » Sur la route de Ndiakane Gaye et Diockoul Dieuwrign, l’obscurité règne, brisée seulement par quelques lampadaires solaires installés par les maires, faute d’action du programme officiel.
Arrivé à Ndiawar Ndiaye, le député a été accueilli par une scène symbolique : un unique poteau électrique solaire, bricolé par les habitants, sert de point de recharge pour tout le village. « C’est la preuve que l’État nous a menti, et que ces milliards n’ont jamais servi à notre électrification », s’indigne Omar Ndiaye, un jeune du village. Pour l’honorable Sall, cette scène vaut tous les rapports : « L’État veut leurrer les Sénégalais et les bailleurs internationaux. Mais ici, la vérité saute aux yeux : il n’y a ni lumière, ni progrès. »
Avant de clore cette première journée éprouvante, Thierno Alassane Sall a traversé Dakar Demba Codou et Diockoul Ndiaye, avant de s’arrêter dans la ville de Louga aux alentours de minuit. Épuisé mais déterminé, le député promet de publier un rapport circonstancié sur cette première étape, preuves à l’appui. « Ce que j’ai vu dépasse l’indignation. Il faut que le peuple sache où sont passés ses 37 milliards. »
source : dakaractu