Le Secrétariat exécutif national (SEN) de l’Alliance pour la République (APR) a tenu, ce jeudi, une réunion pour analyser l’actualité nationale et internationale. À l’issue des travaux, le parti de l’ancien président Macky Sall a publié une déclaration alarmante dénonçant une série de dérives du régime en place. Entre restrictions des libertés, arrestations politiques ciblées et crise institutionnelle, le SEN dresse un tableau sévère de la gouvernance actuelle.
Le CNRA accusé de servir le pouvoir Exécutif
Le SEN a fermement condamné le communiqué du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA), qui met en demeure la chaîne TFM. Il évoque une tentative de musellement des médias. Selon l’APR, le CNRA, devenu "silencieux face aux agressions contre la presse", s’érigerait désormais en instrument de répression au service du pouvoir, trahissant sa mission de régulation neutre et de promotion de la liberté d’expression.
Le parti dénonce également ce qu’il perçoit comme une campagne d’intimidation des professionnels des médias, citant notamment les convocations du journaliste Madiambal Diagne et du chroniqueur Badara Gadiaga. Ce dernier, selon le SEN, aurait été "victime de provocation et d’agression verbale", mais se retrouve placé en garde à vue pendant que son agresseur, présenté comme un militant du parti au pouvoir, est libre. Le SEN exige sa libération immédiate et sans condition, y voyant le signe d’un système judiciaire "à géométrie variable".
Dans un ton virulent, le SEN s’est attaqué au Premier ministre Ousmane Sonko, condamné pour diffamation. Le verdict de la Cour suprême constitue, selon le parti, une indignité manifeste et une disqualification pour exercer les fonctions de chef du gouvernement. L’APR affirme ainsi son soutien indéfectible à l’institution judiciaire, tout en condamnant les tentatives de son discrédit par le pouvoir actuel.
Le SEN a également dénoncé la détention ou la mise sous contrôle judiciaire de plusieurs figures du parti, dont Farba Ngom, Mansour Faye, Lat Diop, ainsi que le placement sous bracelet électronique d’Ismaïla Madior Fall et de Aïssatou Sophie Gladima sans oublier le placement sous contrôle judiciaire de Salimata Diop.
À cela s’ajoute une liste de détenus politiques et d’opinion que l’APR réclame leur libération sans délai, parmi lesquels figurent Moustapha Diakhaté, Bachir Fofana, Jérôme Bandiaky, Abdou Nger,Assane Diouf, Djiby Ndiaye NFFA, ou encore l’homme d’affaires Tahirou Sarr.
Face à ce qu’elle qualifie de « régime autoritaire et incompétent », l’APR appelle les forces vives de la Nation et la diaspora sénégalaise à se mobiliser pour la défense des acquis démocratiques et la préservation de l’État de droit. Le parti exprime également son soutien aux mouvements sociaux en cours, notamment dans les secteurs de la Justice, de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Santé, et invite le gouvernement à engager le dialogue avec les partenaires sociaux pour restaurer un climat apaisé.
En marge des tensions nationales, le SEN salue l’engagement de Macky Sall, président du Centre mondial pour l’adaptation, pour sa mobilisation à Nairobi en faveur de l’Afrique et de la lutte contre le changement climatique, qui menace l’avenir de la planète et du continent.